Jean-François ASTOLFI, Directeur, Chargé de Mission "Développement International" EDF Direction Production et Ingénierie, Ancien Directeur de la Division "Production et Ingénierie Hydraulique" d'EDF (2005 à 2014) a répondu aux questions suivantes :
L’hydraulique peut-elle contribuer au développement des énergies renouvelables, notamment dans les pays émergents ?
Un grand projet hydroélectrique peut-il être un levier de développement durable ?
Le partenariat public-privé et les projets réalisés en « build-own-operate-transfer » (BOOT) peuvent-ils faciliter le développement des systèmes électriques dans les pays émergents ?
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Contenu de la conférence
Souple, économiquement performante et peu émettrice de gaz à effet de serre, l’hydraulique, première des énergies renouvelables fournit depuis de nombreuses décennies près d’un quart de l’énergie électrique mondiale. En Europe, on peut considérer que la majeure partie du potentiel hydroélectrique est déjà équipé et les enjeux portent essentiellement sur le maintien et l’amélioration des performances des centrales existantes. Hors d’Europe a contrario, on estime généralement que les deux tiers du potentiel restent à exploiter, ce qui ouvre d’importantes perspectives pour le développement des systèmes électriques des pays émergents. Les grands ouvrages hydroélectriques restent néanmoins des projets controversés, fortement critiqués, difficiles à financer et dans le monde d’aujourd’hui leur réalisation ne peut se concevoir qu’en conciliant leur dimension industrielle avec la protection de leur environnement et le développement socio-économique des populations concernées, bref, en faisant de ces projets de vrais leviers de développement durable.
Fruit d’un partenariat entre le Gouvernement du Laos et d’un groupe d’investisseurs franco-thaïlandais mené par Electricité de France, l’aménagement hydroélectrique de Nam Theun 2 au Laos répond à cette ambition. Mis en service en 2010, il voit chaque années la production de ses quelque 1070 MW alimenter en grande partie la Thaïlande, et générer ainsi les ressources financières indispensables à la croissance du Laos et l’amélioration des conditions de vie de sa population. Plus qu’un grand projet industriel rentable, Nam Theun 2 est un modèle de projet de « développement durable » par sa forte composante d’accompagnement socio-économique et l’attention particulière portée par ses promoteurs à son insertion dans son environnement naturel. Ces dimensions ont permis à ce projet d’obtenir le soutien des plus grandes institutions financières internationales (Banque Mondiale, Banque Asiatique, BEI, Agence Française du développement...)et de sceller une réconciliation prometteuse entre ces organismes et le financement des grands projets hydrauliques.
Plus d'informations sur les MS GCE et GCGOE :
http://mastere-gce.enpc.fr
http://mastere-gcgoe.enpc.fr
