Le bâtiment Carnot

Le bâtiment Carnot conçue par Chaix et Morel a été livré en 1997, lorsque l’École Nationale des Ponts et Chaussées a quitté la rue des Saints-Pères qu’elle occupait depuis la moitié du XVIIIème siècle. Il abrite deux écoles, l’École devenue École nationale des ponts et chaussées le 1er juillet 2008 et l’École nationale supérieure de géographie, qui est une émanation de l’IGN.

Il a été décidé que les deux écoles s’inscriraient dans un système unique. Trois longues barres vitrées parallèles à la route sont traversées et reliées par un atrium. Les cours délimitées par ce maillage sont partiellement couvertes par deux grandes verrières cintrées abritant des locaux communs ou spécifiques.

Le découpage entre les deux écoles est opéré par la césure de l’atrium : à l’Ouest, les sciences géographiques, à l’Est, occupant la part la plus importante des volumes, l’École nationale des ponts et chaussées. À la croisée des deux, l’atrium se veut un lieu de convivialité et une vitrine ouverte sur le monde extérieur. il est scandé par le passage des deux voûtes de 1500m² qui abritent latéralement restaurant, bibliothèque et salle de cartographie.

Au milieu de l’atrium, un escalier descend au foyer desservant l’amphi Cauchy, l’amphi Picard et la salle polyvalente. Aux niveaux supérieurs, des coursives relient les différents corps des bâtiments. La forme des prismes est identique et indissociable du principe structurel qui règle l’ensemble. Chacune des trois barres est construite en ossature mixte acier-béton pour assurer une meilleure cohésion avec la structure haubanée porteuse des voûtes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Celle-ci consiste en un système de suspentes qui enjambent le volume des bâtiments et sont maintenus écartés de ceux-ci par l’intermédiaire de bracons articulés en rives des toitures-terrasses. Les suspentes sont amarrées au sol en façades sud et nord ou, au passage de l’atrium, reprises par des catènes intérieures qui précontraignent l’ensemble et décrivent deux courbes paraboliques. Cette structure arachnéenne est continue : chacune des parties est solidaire des autres, aucune ne peut être ôtée sans déstabiliser l’ensemble, tel un grand balancier immobile qui règle équitablement le temps, la lumière et l’atmosphère des deux écoles ainsi conciliées. La toiture de chaque prisme est couverte par des lames d’aluminium qui servent de brise-soleil et surlignent les bâtiments.

Accentuant la linéarité du projet, les façades sont constituées de murs rideaux rythmés horizontalement au niveau des planchers par des joints creux sur toute la longueur. Des ouvrants en verre extérieur colle (VEC) coulissent à l’extérieur, réglés automatiquement, au-dessus l’allèges en verre sérigraphié. Un léger retrait à rez-de-chaussée permet de décoller visuellement les bâtiments du sol.

Les grandes façades vitrées du hall sont suspendues et contreventées à l’intérieur par un système de câbles.

Description technique

  • Construction : 1989-1996
  • Client : ministère de l’Équipement et du Logement, DDE 77
  • Architectes : Philippe Chaix, Jean-Paul Morel, Rémy Van Nieuwenhove, Benoît Sigros responsable du projet
  • Ingénierie : OTH Bâtiments
  • 1% culturel : Jean-Charles Blais, Pierre Buraglio
  • Surface : 30 000 m²
  • Surface du terrain : 44 900 m²
  • Surface utile pour l'École nationale des ponts et chaussées : 19 500 m²
  • Surface utile pour l'ENSG : 6 500 m²
  • Hauteur : 18 m - Longueur : 133 m - Largeur : 74 m

Jean-Charles Blais et Pierre Buraglio ont apporté une touche artistique au bâtiment. Sur le verre transparent de la façade, Jean-Charles Blais a imaginé une double image gravée représentant un visage humain de profil dont la perception évolue en fonction des jeux et de l'intensité de la lumière.

 

Dans le hall, la gravure du sol forme une sorte de tapis comme un rappel en projection des figures de façades. Plus bas, en miniature à l'entrée de l'amphithéatre Cauchy, un panneau de verre engravé reprend les visages de la façade.
Pierre Buraglio a joué, dans l'amphithéâtre, avec l'apparence formelle et symbolique du rétroviseur, avec une série de compositions Paysages et marines au rétroviseur en verre opaliné peint cerclé d'inox brossé, offrant au regard des effets de paysages morcelés.

Pour le hall, en surplomb des figures au sol, l'artiste a imaginé une déclinaison astrale colorée du soleil et de la lune, en concevant un ensemble de 10 disques en tôle émaillée de 70 cm de diamètre.

(Crédits photographiques : B. Foucaud / École nationale des ponts et chaussées)