En octobre 2009, le Corps des Ponts et Chaussées a fusionné avec le Corps du Génie Rural, des Eaux et des Forêts.
Le corps des « Ingénieurs des Ponts, des Eaux et des Forêts » (IPEF) est un corps d’encadrement supérieur de l’Etat à caractère technique et interministériel qui relève conjointement des ministères chargés du développement durable et de l’agriculture.
Missions du Corps des Ponts, des Eaux et des Forêts
Les ingénieurs des ponts, des eaux et des forêts participent à la conception, à l’élaboration, à la mise en œuvre et à l’évaluation des politiques publiques notamment dans les domaines du climat, de l’énergie, de l’aménagement et du développement durable des territoires, du logement et de la ville, des transports, de la mise en valeur agricole et forestière, de la gestion et de la préservation des espaces et des ressources naturelles terrestres et maritimes ainsi que de l’alimentation et de l’agro-industrie.
Ils ont vocation à exercer des fonctions de direction, d'encadrement, de contrôle, d'inspection, d’étude, d’expertise, d'évaluation des politiques publiques, d'enseignement et de recherche, y compris dans les organismes internationaux. Toutes autres missions de nature scientifique, technique, administrative, économique ou sociale peuvent leur être confiées par tout ministre.
Un début de carrière au sein de la sphère publique
Le cycle de formation du Corps des Ponts, des Eaux et des Forêts vise ainsi à préparer les ingénieurs-élèves, futurs hauts fonctionnaires disposant d’une solide formation scientifique et technique, à un début de carrière au sein de la sphère publique (État, autorités administratives indépendantes, collectivités territoriales, établissements publics, entreprises publiques) :
- Dans des fonctions d’encadrement et de chef de projet, ou des fonctions de recherche ou d’expertise avec une prise de responsabilité importante dès le premier poste ;
- Dans l’action publique au service du développement durable ;
- Sur des problématiques multi-acteurs (locaux, nationaux ou internationaux) et pouvant faire appel à la fois à de nombreux champs disciplinaires (ingénierie mathématique, ingénierie de la construction, sciences du vivant, sciences économiques, sciences sociales et politiques).
La formation vise également à permettre aux ingénieurs d’asseoir leur capacité d’élargissement de déroulement de carrière :
- À toutes les échelles : collectivités territoriales, État, Europe, international ;
- À de nombreux secteurs d’activités.
Elle vise aussi à les faire évoluer dans leurs postures professionnelles :
- Encadrement supérieur puis cadre dirigeant ;
- Chercheur puis expert de haut niveau ou cas précédent.
Une très large palette de métiers
Si le corps présente un caractère interministériel marqué, les ministères chargés du développement durable et de l’agriculture, compte tenu de leurs champs d’intervention, offrent à ses membres une très large palette de métiers (transport, aménagement, environnement, énergie, alimentation, agriculture) et de fonctions (manager-chef de projet, spécialiste, chercheurs) dans les différentes structures composant ces ministères (échelon central, échelon régional, services spécialisés, établissements publics).
De nombreux ingénieurs des ponts, des eaux et des forêts travaillent au sein d’autres ministères par exemple sur des fonctions liées à la construction d’équipement publics (Justice, Enseignement Supérieur-Recherche, Culture, Affaires étrangères, Intérieur, Défense, Santé), ou sur des fonctions à caractère économique plus marqué (Économie-Finances-Industrie), ou encore sur des fonctions liées à la conduite du changement, à la modernisation de l’action publique, à la dimension financière et budgétaire (Comptes publics-Budget-Fonction Publique).
Recrutement
Le recrutement s’effectue sur classement à la sortie de l’École polytechnique, ou sur concours spécifiques ouverts aux élèves :
- Accomplissant la troisième ou la quatrième année de scolarité d’une section scientifique d’une école normale supérieure (Ulm, Cachan et Lyon) ;
- Préparant, en dernière année de scolarité, un diplôme d’ingénieur d’AgroParisTech ;
- Préparant, en dernière année de scolarité, un diplôme délivré par d’autres grandes écoles scientifiques (l’École nationale des ponts et chaussées ; les écoles nationales supérieures agronomiques de Montpellier, Rennes, Nancy, Toulouse ; les écoles nationales vétérinaires).
Des concours dédiés (concours interne, concours externe sur titres et travaux, liste d’aptitude) permettent aussi à des ingénieurs ayant déjà une expérience au sein de l'administration ou à des docteurs d'intégrer le corps des ponts, des eaux et des forêts.
Présentation de la formation
Pour les ingénieurs-élèves issus de l’École polytechnique ou des Écoles normales supérieures, le cycle de formation s’accomplit sur 2 années.
L’Année 1 conduit au diplôme d’ingénieur d’une des deux écoles, AgroParisTech ou École nationale des ponts et chaussées. Elle permet de maîtriser les problématiques scientifiques et techniques propres à un ou plusieurs des grands domaines d’action du corps des IPEF : le climat, la demande énergétique, l’aménagement et le développement durable des territoires, le logement et la ville, les transports, la mise en valeur agricole et forestière, la gestion et la préservation des espaces et ressources naturelles terrestres et maritimes, l’alimentation et l’agro-industrie.Les formations dans chacune des deux écoles sont dispensées au format « formation complémentaire intégrée » dans le cadre des conventions en vigueur entre les deux écoles et l’École polytechnique.
Le cas échéant, en particulier si l’ingénieur-élève souhaite poursuivre sa formation au niveau doctorat, il est possible de suivre en parallèle les enseignements d’une spécialité de master (M2), de préférence cohabilitée par l’une des deux écoles ; certains modules de la formation d’ingénieur pouvant alors être validés pour le master, et réciproquement.
L’Année 2 vise à préparer l'ingénieur-élève à son premier poste au sein de l’administration publique. Les ingénieurs-élèves suivent ainsi les enseignements du mastère spécialisé « politiques publiques et actions publiques pour le développement durable » accrédité par la Conférence des grandes écoles.
Par rapport à ce schéma de base, des adaptations sont possibles en fonction des projets professionnels. Les ingénieurs-élèves issus des autres origines de recrutement suivent une seule année de formation correspondant à l’Année 2 décrite ci-dessus. Il en est de même pour les lauréats du concours interne.
À l’issue de l’Année 2, éventuellement avant, les ingénieurs ont la possibilité de s’engager en thèse.