Le Co-Innovation Lab
Comment construire des villes durables et résilientes pour tous ? Tel est l’un des défis majeurs du 21e siècle qui se pose au monde académique, aux entreprises, aux collectivités territoriales et à la société tout entière.
Pour être à la pointe d’une recherche innovante, déployer une formation aux métiers de la ville de demain et pour accroitre sa capacité de transfert vers les entreprises, l’École nationale des ponts et chaussées a developpé un espace de co-création : le Co-Innovation Lab.
Une réponse simultanée à 3 besoins
- Accélérer les innovations par la recherche grâce à des équipements de pointe favorisant le croisement et la consolidation des connaissances, l’analyse des données, l’expérimentation et le prototypage à grande échelle.
- Accroître la compétitivité des entreprises grâce à des projets de recherche partenariale leur permettant de co-innover avec les chercheurs, laboratoires et équipements scientifiques des Ponts.
- Ouvrir les formations d’excellence aux nouveaux métiers en mettant à disposition les espaces d’innovation aux professeurs et aux étudiants, et en enrichissant les cours des expérimentations qui y sont menées.
La plateforme Build’In
Portée par le laboratoire Navier, dont les 50 chercheurs et 120 doctorants et ingénieurs se consacrent notamment à l’immense enjeu sociétal de la construction durable, la plateforme Build’In a pour principaux domaines d’innovation :
- Le chantier du futur avec des problématiques telles que la prise en compte des conditions spécifiques du chantier pour proposer des processus de construction automatiques (comme le pick and place) et robotisés pertinents et complètement novateurs pour le secteur.
- L’optimisation des matériaux et structures avec par exemple l’expérimentation de bétons « 2.0 » pour repenser les modes de construction à l’ère du numérique et des impératifs écologiques, construire différemment de manière « personnalisée » et « démontable » pour répondre aux défis du recyclage et de la valorisation des déchets...
- La construction en impression 3D pour développer de nouvelles technologies de fabrication additive à base de ciment pour l’architecture et le bâtiment.

La plateforme est aujourd’hui dotée d’un premier ensemble d’équipements de pointe :
- Une halle robotique pour la construction numérique et la cobotique, avec 2 grands robots 6 axes de 2m50 de portée, dont l’un mobile sur un rail de 10m ;
- Une cellule de fabrication additive à grande échelle ;
- Des salles d’élaboration de bétons et composites de nouvelle génération.
La plateforme Fresnel
Portée par le laboratoire HM&Co (Hydro-météorologie & Compléxité), la plateforme Fresnel vise à contribuer à analyser les interactions entre les villes et leur environnement géophysique, et à optimiser la gestion des eaux pluviales.
Elle dispose aujourd’hui, pour cela, d’un instrument de pointe : le Radar en bande X et à double polarisation de l’École nationale des ponts et chaussées. Installé sur le toit du bâtiment Bienvenüe du campus, ce radar de dernière génération permet d’estimer par télédétection les précipitations avec une résolution 10 fois supérieure aux radars météorologiques classiques. Il s’agit donc d’un dispositif des plus performants pour prévoir les précipitations, modéliser ensuite leur ruissellement dans la ville et permettre in-fine de mieux gérer l’eau, protéger les populations, les infrastructures et de réduire la pollution.

Les données observées et analysées grâce à ce radar constituent un atout pour le laboratoire dans ses réponses à des appels régionaux, nationaux et européens. Par exemple, les modélisations fournies à Veolia ont permis de mieux protéger la vallée de la Bièvre, alors que le Plateau de Saclay qui la domine connaît une intense urbanisation, favorisant l’apparition de «crues éclair» en conjonction avec le relief encaissé de la vallée.
La plateforme Mu
La plateforme Mu, spécialiste de la simulation des flux sur les réseaux routiers et de transports en commun, a été créée pour interagir avec les acteurs de la mobilité et conjointement résoudre des problématiques de trafic, de services et de planification urbaine. Les chercheurs de l'École nationale des ponts et chaussées ont en effet été sollicités par :
- Des entreprises et gestionnaires de réseaux comme la RATP, Île-deFrance Mobilités ou la SNCF, qui ont fait appel aux chercheurs des Ponts pour optimiser les flux sur les réseaux de transports en commun.
- Des startups de services et des constructeurs de véhicules pour co-innover sur des sujets en forte expansion comme le co-voiturage, l’auto-partage ou les navettes à la demande.
- Des collectivités territoriales désireuses de construire les smart cities et la smart mobility de demain.
Les équipes du Laboratoire Ville, Mobilité, Transport (LVMT) ont par exemple contribué, grâce à leurs travaux de simulation, à décongestionner et à fluidifier le trafic du RER A, plus importante ligne de transports en France avec un million de voyageurs chaque jour, soit l’équivalent à elle seule, par exemple, de l’ensemble des réseaux de transports en commun du Grand Lyon.